porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

jeudi 6 septembre 2012

Graziano Graziani

Graziano Graziani est né à Rome (1978) où il vit. Journaliste, écrivain et critique théâtral il collabore avec différentes revues et avec des émissions radiophoniques. Il a publié plusieurs essais sur le théâtre, le recueil de nouvelles Esperia (Gaffi, 2008), la pièce Il ritratto del dottor Gachet (La camera verde, 2009) et un volume d’enquêtes sur les micronations : Stati d’eccezione. Cosa sono le micronazioni (Edizioni dell’Asino, 2012). Les deux sonnets présentés ci-dessous sont tirés de son recueil de sonnets I sonetti der Corvaccio (La camera verde, 2012), composition poético-narrative qui apparaît comme une sorte de Spoon River en dialecte romain.


Ici l’été c’est un désert sans fin
où même la Mort se tient à grand’ peine
le vent lui aussi il pète les plombs
que c’est deux fois qu’il s’lève pour faire de l’air.

D’un coup tout semble un peu plus blanc
le marbre aveugle, l’air paraît brûlant…
il n’y a qu’ le soir qu’on souffle un tout p’tit peu
quand le soleil il s’couche, rouge, fatigué.

Et puis la nuit arrive : quelle merveille !
d’étoiles scintille tout le cimetière
ça a l’air de trous dans un voile noir

qui couvre une étendue toute éclairée.
Et planté là, en face de l’absolu,
tu te rappelles qu’on est rien qu’un crachat.


Automne

L’automne tu t’aperçois qu’il est pas loin
parce que le soir est plus long que le jour
qu’aux arbres qui ont perdu toutes leurs feuilles
les bras leur restent complètement à poil.

Mais ici il y a aussi les arbres de malheur
qui gardent toujours leurs bras bien vêtus
qui par égard ou par mélancolie
ne perdent pas leurs feuilles dans la rue.

Ces arbres qui pointus s’élancent sont
comme le cimetière qui garde pour lui
toutes les gens qui viennent là dedans

sans l’espoir de s’en aller jamais.
Il nous rappelle ainsi, par c’te sorcellerie
qu’on va tous un jour finir dans du sapin.

Trad. Ada Tosatti

© les auteurs et CIRCE
 

© les auteurs et CIRCE

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