Lo specchio dell'albergo...
Le miroir de l’hôtel se réduit
à un caléidoscope d’étranges reflets
recomposés fragment après fragment
par le visage défait d’un passant qui a beaucoup
marché. Je m’approche et vérifie
que dans les invisibles fissures du verre
rien n’ait disparu, pas même une des rides
conquises sur le terrain d’un déplacement
à l’autre, par la confusion des temps.
Mais la surface lisse et uniforme
de la partie que je libère de sa buée
ne confirme pas les craintes, fruit de la fatigue.
Tout est là, jusqu’à la moindre trace
de la boue et des ronces que j’écrase
toujours. À ceci près : ici,
les buées l’emportent,
brumes virant au sépia,
dimension aquatique.
Ville de fontaines byzantines et de citernes,
d’une humidité qui ronge
et régénère, ville dessinée
de rigoles et de flots piquants
dans la foule des rues
du bazar, c’est ici que je m’arrête,
Orphée aveugle, pour te perdre un instant à peine,
ô ma stabilité, derrière les reflets
colorés de la Yerebatan Sarnici.
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