porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

lundi 11 février 2013

Guido Mazzoni


Guido Mazzoni est né en 1967. Il a travaillé à Pise, Paris, Londres et Chicago. A présent, il est professeur de littérature italienne à l'Université de Sienne. Il est l'auteur des essais Forma e solitudine (Marcos y Marcos, 2002), Sulla poesia moderna (Il Mulino, 2005), Teoria del romanzo (Il Mulino, 2011). Son premier recueil poétique, I mondi, où l'on trouvera l'original du poème présenté ci-dessous, et qui comprend des textes écrits de 1997 à 2007, a été publié en 2010 chez l'éditeur Donzelli.


Pure Morning

Le heurt des gouttes sur les feuilles,
la buée, la lueur qui éclaire
les géraniums arrachés et encore verts dans la vapeur
de la glace qui fond,
la terre éparpillée des pots sur le balcon – nous voyions
une banlieue énorme au delà du grillage
de la terrasse et dans les lumières
de la maison les gens vivre,
plonger dans le noir les pièces éclairées ; et puis un peu plus . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . .  . loin,
parmi les espaces vides, les fils et le mur
du périphérique, commençait
le réseau des boulevards et la métropole
immense se montrait. Après, si le ciel
s'éclaircissait et les colonnes
des phares traçaient les routes, le vrombissement
à l'extérieur des vitres était plein
des vies que je voyais
se figer en ces instants, lorsque la file
des voitures s'arrête et que nous nous regardons
exister par delà les vitres, parmi les feux,
avec leur cercle dans le cône de la pluie, dans les siècles
qui maintenant s'avancent vers moi
par les champs cultivés, par les péages
de Milan si le brouillard se dissipe. Chaque vie
est seulement elle-même : cette lumière
basse sur les maisons, les premiers trains
qui fendent le vent et nous surprennent
dans une espèce de torpeur,
la pastille dans le verre, les adolescents
dans la vidéo, qui chantent la douleur ;
lorsqu'il semble que l'esprit cache
à soi-même le geste de fuir
la matinée pure, les faits nus,
dans le bruit de tous le temps qui se perd
pour être seulement ce que nous sommes maintenant,
pour devenir seulement solitude.




© les auteurs et CIRCE