porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

jeudi 1 mars 2012

Amedeo Anelli


Né à S. Stefano Lodigiano en 1956, Amedeo Anelli vit à Codogno où il a fondé en 1991 la revue de philosophie et poésie KAMEN’, qu’il dirige ; il a publié Quaderno per Marynka (Milan, Polena, 1987) et Contrapunctus (Faloppio, LietoColle, 2011) d’où sont tirés les textes traduits, ainsi que des catalogues d’art et de nombreuses traductions du russe.





Contrapunctus II


Quelque chose a été compris

quelque chose a été perdu

"perdre est plus nécessaire

que trouver".


Une maison de planches

autour d'un pêcher

entre les sarments de vigne

les racines et la terre

et le silence de l'herbe.


Grandis enfant grandis

grandis à la vie.


Mais le poète est au delà

de l'écriture

dans l'écriture

vers l'homme

vers la chose

dans l'inachèvement

de la pleine humanité

des nombreuses voies

de la chose même.


Le narrateur est plus

que la pure force narrative

que la force primordiale de la narration

vers l'homme.


Un rouleau de carton

et l'enfant dedans

parmi le silence de l'herbe

en mouvement

à l'écoute du poids

du coeur de la terre.


* * *


Contrapunctus VIII


. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Dans le yeux de ma mère


En haut le temps marchait sur les poutres.

En hiver le bois des traverses fumait beaucoup.

Le feu crépitait.

La petite porte en fonte grinçait

pendant que tu regardais dans le feu

et tout était silence.


Silence était le manteau de neige couvrant les champs,

silence étaient les arbres blanchis par le gel

silence le bruit des bottes sur la neige.

Silence était le sifflement du train,

qui se perdait entre lumière et brume.


Mais la voix grandissait

grandissait le houx dans le jardin,

grandissait l'ombre à tes épaules,

s'élevait la brume dans la lumière.


. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .© les auteurs et CIRCE