Mariangela Gualtieri, poétesse et écrivaine, est née à Cesena 1951. En 1983 elle a fondé
avec Cesare Ronconi le théâtre Valdoca, connu pour sa dimension
de recherche et d’expérimentation. Elle
a publié plusieurs recueils de vers, Antenata (Crocetti 1992), Fuoco centrale
(Einaudi 2003), Senza polvere senza peso (Einaudi, 2006), Bestia di gioia
(Einaudi 2010), dont sont tirés les textes ci-dessous, et pour le théâtre, Caino (Einaudi 2010).
De Un niente più grande
L’enfant est encore avec
moi.
Elle n’est jamais née.
Elle perd l’équilibre
par mes précipices
elle rit fort et
lentement dort
elle reste forte
reste toujours. Avec
son cœur
qui fait cœur avec le
mien.
L’enfant de soleil
bleutée.
De Mio vero
Sois doux avec moi. Sois
gentil.
Le temps qui nous reste
est court. Puis
nous serons des
traînées si lumineuses.
Et combien de nostalgie
aurons-nous
de l’humain. Comme à
présent nous
en avons de l’infinité.
Mais nous n’aurons pas
les mains. Nous ne pourrons pas
faire des caresses avec
les mains.
Ni de joues à effleurer
légères.
Une nostalgie
d’imparfait
enflera nos photons
luisants.
Sois doux avec moi.
Manie-moi avec soin.
Aie la délicatesse des
cristaux
avec moi et aussi avec
toi.
Ce que nous sommes
est précieux plus que
l’œuvre protégée dans les souterrains
et affectif et fragile.
La vie a besoin
d’un corps pour être,
sois doux
avec chaque corps.
Touche légèrement
légèrement pose ton
pied
et prends soin
de chaque mécanisme de
vol
de chaque bond et
voltige
et mûrissement et
racine
et écoulement d’eau et
élan
et bruit de becquées et
feuilles
qui s’entrouvrent ou
disparaissent
jusqu’au phénomène
de la floraison
jusqu’au morceau de
viande sur la table
qui est corps mangeable
pour ton mon ardeur
d’être ici.
Remercions. De temps en
temps.
Qu’il nous soit
paisible d’être ici –
d’être corps choisis
pour l’enchâssement des
compagnons
d’amour.
Bestia di gioia, Einaudi, 2010
© les auteurs et Circe
1 commentaire:
Magnifique et qui donne envie de lire de nouvelles traductions.
M
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