Né à S. Stefano Lodigiano en 1956, Amedeo Anelli vit à Codogno où il a fondé en 1991 la revue de philosophie et poésie KAMEN’, qu’il dirige ; il a publié Quaderno per Marynka (Milan, Polena, 1987) et Contrapunctus (Faloppio, LietoColle, 2011) d’où sont tirés les textes traduits, ainsi que des catalogues d’art et de nombreuses traductions du russe.
Contrapunctus II
Quelque chose a été compris
quelque chose a été perdu
"perdre est plus nécessaire
que trouver".
Une maison de planches
autour d'un pêcher
entre les sarments de vigne
les racines et la terre
et le silence de l'herbe.
Grandis enfant grandis
grandis à la vie.
Mais le poète est au delà
de l'écriture
dans l'écriture
vers l'homme
vers la chose
dans l'inachèvement
de la pleine humanité
des nombreuses voies
de la chose même.
Le narrateur est plus
que la pure force narrative
que la force primordiale de la narration
vers l'homme.
Un rouleau de carton
et l'enfant dedans
parmi le silence de l'herbe
en mouvement
à l'écoute du poids
du coeur de la terre.
* * *
Contrapunctus VIII
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .Dans le yeux de ma mère
En haut le temps marchait sur les poutres.
En hiver le bois des traverses fumait beaucoup.
Le feu crépitait.
La petite porte en fonte grinçait
pendant que tu regardais dans le feu
et tout était silence.
Silence était le manteau de neige couvrant les champs,
silence étaient les arbres blanchis par le gel
silence le bruit des bottes sur la neige.
Silence était le sifflement du train,
qui se perdait entre lumière et brume.
Mais la voix grandissait
grandissait le houx dans le jardin,
grandissait l'ombre à tes épaules,
s'élevait la brume dans la lumière.
. . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . .© les auteurs et CIRCE
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