porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

vendredi 12 février 2016

Patrizia Valduga

Patrizia Valduga (Castelfranco Veneto, 1953) a publié les recueils poétiques Medicamenta (Guanda 1952), Medicamenta e altri medicamenta (Einaudi 1989), Donna di dolori (Mondadori 1991), Requiem (Marsilio 1994 et Einaudi 2002), Corsia degli incurabili (Garzanti 1996), Cento quartine e altre storie d’amore (Einaudi 1997), Prima antologia (Einaudi 1998), Quartine. Seconda centuria (Einaudi 2001), Lezione d’amore (Einaudi 2004), Il libro delle laudi (Einaudi 2012). Ha tradotto John Donne, Molière, Crébillon fils, Mallarmé, Valéry, Shakespeare e Kantor. Elle figure évidemment dans notre anthologie "Poésie italienne d'aujourd'hui". Les poèmes ci-dessous sont tirés de son recueil Requiem (Einaudi, 2002).



XV.
Le cœur saigne, et il se perd, le cœur    
goutte à goutte, se pleure au-dedans,
goutte à goutte, ainsi, sans clameur,
et lentement, oh, si lentement,
se perd goutte à goutte tout le cœur
et les pleurs restent ici, dedans,
on ne pleure des yeux, les larmes vraies
sont invisibles, là, dans la pensée.


XVI.
Sur le blanc du givre en lents flocons
se perd un peu de neige silencieuse,
tu avais une ombre noire au front,    
chaque jour t’enlevait quelque chose…
Il fait si froid, je couvre tes jambes
tu suis ton ombre mystérieuse,
ce papillon noir vif t’afflige
tu ne l’as même pas vue, cette neige.


XXIII. 
Oh, combien de vie en si peu de vie…
je suis ici et j’ai le cœur à voir
tu nous cherches des yeux… seule la vie
s’épuise en spasmes pour surmonter
la mort, que l’on défait avec la vie…
je suis là et je t’écoute inspirer…
Âme seule qui n’as plus de paroles,
tu parles par lumière de soleil.

De : Requiem, Einaudi 2002


© les auteurs et CIRCE


3 commentaires:

Anonyme a dit…

Un tour de force - qui risque de passer inaperçu : il fallait mettre une note pour préciser que ce sont des strophes de 8 vers toscans (ABABAB,CC), à peu près respectés dans la traduction. Bravo les artistes !

Circe a dit…

C'est vrai, vous avez raison... il s'agit d'octastiques toscans (comme dans les deux grands Roland, de Boiardo et Ariosto) - merci de votre lecture !

JcV

Anonyme a dit…

La gabbia fissa consente un massimo di libertà - o quasi. Questo lo sapevamo per la lingua originale, grazie di avercelo mostrato anche per la lingua destinataria!
Anzi ci possiamo sbizzarrire ancora oltre:

1.
Le coeur baigne, et il s'en va, le coeur,
goutte après goutte, pleure au-dedans,
goutte à goutte, caché, sans clameur,
et lentement, oh si lentement
se perd goutte à goutte tout le coeur
et ses pleurs lui restent là dedans :
pas des yeux on pleure, les larmes vraies
sont invisibles, fond de la pensée.

- Che bello, lavorare con voi (sono stata allieva del prof Vegliante un cinque-sei anni fa).