porta

porta
Daniela Iaria, "Attraverso la porta bianca-fiume", 39x41 cm, 2004.

mardi 3 avril 2012

Poésies italophones


Gëzim Hajdari, né à Lushnje (Albanie), est l’auteur de nombreux recueils poétiques en édition bilingue (italien/albanais). Il vit depuis 1992 à Frosinone. Prestigieux prix Montale en 1997. Erbamara, Maldiluna, Corpo presente, Poema dell’esilio/Poema e märginit. Lauréat de plusieurs prix italiens. 
Carlos Sánchez est né à Buenos Aires (Argentine) et vit à Folignano, près d’Ascoli Piceno. Il a vécu dans différents pays du monde. Textes publiés dans l’Anthologie de la poésie argentine. Citons Alta marea, La poesia, le nuvole e l’aglio, Ricordati che non sai ricordare (auto-traduit par l'auteur).


Hajdari : Tu esisti…

Tu existes face à l’hiver
comme une blessure. Immobile et étrangère
dans un espace imparfait, jamais hospitalier
attendant que le silence uniforme du sable te parle du secret.
Ne t’étourdis pas des fleuves vagabonds et des nouveaux arbres
qui avant n’étaient pas là. Tout autour se perpétuera la caducité
des choses, la disparition des poètes qui relient
le ciel à la terre.
Il est dit que nous mourrons dans les terres opposées.
Mes années : fuite dans l’inconnu et réveils épouvantés dans la nuit.

***


Sánchez : Patagonica

L’immensité dans mes yeux
sans éternité.
Une autruche boiteuse
traverse le paysage turquoise
pendant que la boule enflammée
éclabousse avec sa palette de couleurs
les cristaux de sable
menés en rafales de vent
qui s’ajoutent à la respiration.
Ici le monde se repose
des machinations des hommes.
Ici mon corps se souvient
de son apparence transitoire.
Mes empreintes s’effacent
mon ombre se désoriente
la nuit va perforer
un ciel dévastateur.
Je pense
puis n’existe.

. . . . .. . . . .. . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . © les auteurs & CIRCE