Laura Pugno (Rome, 1970), dont nous avions déjà traduit des poèmes, est poétesse, romancière et traductrice du français et de l’anglais. Son premier roman Sirene (Einaudi 2008) a été suivi par Quando verrai (minimum fax, 2009), Antartide (minimum fax 2011) et La caccia (Ponte alle grazie 2012). Elle est l’auteure de trois recueils de poèmes: Tennis (Nuova Editrice Magenta 2002), Il colore oro (Le Lettere 2007) et La mente paesaggio (Perrone 2010) - voir aussi, en français, in 'Italies' 2009.
Ci-dessous
la version française d’un inédit qui nous a été confié.
De blanc en blanc
cela revient
où il n’y a pas
de saison, mais l’hiver seul
il choisit sur la
grève du fleuve
sa forme
de blanc en
blanc, et parfois
en lacérant
***
cela prend des
années, et puis ça arrive
tu le vois en ce
matin de décembre,
tu regardes et tu
regarderas,
puis l’écharpe et
les bras qui gèlent. Personne
n’est descendu
sur les pistes
il y a du
brouillard jusqu’aux plus petites formes, le dégel
***
dans le calme
tu accomplis tous
les gestes,
tu te rappelles
qui tu as vu les accomplissant
cela fait si
longtemps
depuis si
longtemps ça arrive,
leurs mains sont
passées dans les tiennes, leurs cheveux
***
où était le blanc
sur les doigts,
ou entre les
clavicules
la peau plus
claire. Ils poursuivront,
ce sera le soir
une fois et une
autre, les nuits dans la cuisine
et tout ce qui
est animal est
vivant, est
vivant
© les auteurs et
CIRCE
1 commentaire:
Une sirène observe des humains - un sculpteur de bois échoués en particulier - dans une contrée hivernale, et essaie de mimer leurs gestes : car tout ce qui vit est parent. Très zen, oui.
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