II
Mais où l'errance de notre réveil dans tes
serpentines et innocentes trames
où rassasies-tu du bien mental
la faim, en quels espaces, en quels vides d'un autre pouvoir.
Il n'est songe ni stase ni ardeur . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. Ellébore
qui approprie à chaque créature
chaque distance de soi, et qui l'appelle
ou en ne te laissant pas trouver la redonne à soi
ici et là par l'immense des chambres
soudaine feuillaison jusqu'au noir des pétales noirs
devant eux je vois, je deviens clairvoyant
devant la fenêtre qui donne sur les monts et sur
la sempiternelle guérison. Et les trames
de la guérison soupirées et la sempiternelle guérison et les maternels
habits, et les habits et les livrées de la guérison crépitant
de lumières extérieures, tout à coup tu me les caches, ou à voix . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . .. . . . . .. . . basse
proposes et vantes
comme voudraient les mots, mais ici
ils glissent en paralysie, en intérieurs de poésie - [ainsi] et [ainsi.]
Tombent au contraire en silence de cireuses circonstances .. Ellébore
de pétales - du blanc au noir -
pour dir-divertir (si les dryades le permettent et les bibelots de
bois-intérieurs) de ce que fut chaque amour-folie
chaque acronyme
chaque rébus d'esprit-folie
tu deviens fleur de lune et givre et d'aube fine entre les mains
recueillie - aube de pensée rare et étrangère,
qui osa changer chaque sommet ou racine
en sombre humilité. Retiens-nous, toi, offert à tant
de coins ravis, de la maison, du crépuscule-maison . . .. . . . .Ellébore
retiens-nous avec toi et avec le monde non par des forces
presque d'hypnose, mais de roses phases
parmi de noires racines et pétales du vert ; toi force
en trajectoires allégées, donne
hypnose plutôt à chaque schizome, thériaque*
sois de millièmes de variétés d'êtres
sapide, dignité qui apaise,
guéris-nous ou précoce ou ancien ou en fuite ou immobile
halo qui disperse et trompe
toi ramené du fond des marais d'intérieurs
du plus ancien lait, latex, qui brille,
et aveugle par ta noirceur
tiges et pétales et racines de Sibylle.
* Électuaire vénitien, la thériaque se composait de nombreux ingrédients et on la trouvait en pharmacie il y a encore quarante ans. Souvenir de la panacée.
. . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. .. . . (Ed. Mondadori)
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . .. . . . . . . . . . © les auteurs et CIRCE
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