(Rome, 1953) Depuis sa thèse de doctorat sur Antonio Pizzuto, il n’a cessé de s’intéresser aux « irregolari » de la littérature italienne, comme Stefano D’Arrigo, Vincenzo Consolo, Sandro Sinigaglia ou Nanni Balestrini. Il a collaboré à de nombreuses revues scientifiques, mais il publie aussi, à partir des années 80, des nouvelles, des traductions (Blake, Eliot, Thomas) et des poésies. En 2008, sort son premier roman, Là comincia il Messico et en 2010 un recueil de poésie Da caccia, da séguita e da ferma (Mirkal Ebook).
Pepe
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . Pour Aurora, toute proche
à bien y regarder
pendant qu’il dormait avec son grand-père sur leur lit de feuilles
dans la moiteur crissantes à chaque mouvement
il paraissait parler dans son sommeil
vomissement rots accès de fol’amor alors qu’il comptait
les poires cueillies par les filles d’un quatrième lit, les changeait . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. en talents
ne savait même pas son nom
quatre femmes et pas une reine
pedicabo et inrumabo
la dernière morte en tombant à cause d’un philologue ivre
dans une taverne défoncée
un demi quintal sur la tête, un fœtus à quelques jours
elle devait être ma mère, son cheval Baron
accourait au premier sifflet
son fils semblait plus vieux que lui, il l’appelait papounet
en touchant son torse de son menton à son passage saluait
bien bas de modeste manière
tel un rhabdomant avec son ancestrale baguette de merisier
tu peux marcher sans ?
cette façon fin de siècle presque rustre
un pain farci deux bières brûlantes
d’office sur la table vendredi jour de marché il y avait presque . . . ... . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . .. . . . . . .. . . .toujours
le soleil les filles les montres étincelantes des frères
tous ses petits-enfants conduisaient les camions
selon 4 ça sent le sous-bois les champignons trop vieux
9 dit qu’au milieu de l’aire il y a une trappe
couverte d’un bout de tonneau aplati sous lequel
s’ouvre grand tout un monde preuve en est que
la puanteur les murs lépreux
la tante belge ne revenait que pour se baigner dans la rivière
et en ramener l’odeur aux copains de la mine plongeait
trois fois d’un tronc puis battait ses chemises
sur les pierres les pétrissait en remuant
les hanches pour son symbiote de mari posté
sur la centrale ses moustaches acérées Charleroi
vibraient à chaque bouffée
saxophone sur le petit doigt bandes d’enfants
apprends-nous la musique
des poissons sortaient leurs petites têtes des trous au rythme de
il fumait sans filtre en toussant non sans pudeur puis
repartait avec des rires la tache d’humidité au plafond
ce fut le premier tableau qu’il vit
tel est le destin de tout précurseur
exactement
j’y retrouve tous les éléments
du premier au dernier
difficile à croire mais une étymologie ne se cherche pas elle se trouve
du cercle au centre
du centre au cercle
lui conférant sa tonalité particulière
embardées hors des analyses de style
libre complètement exempt de
perturbatrices interférences
avec une fougue de cruciverbiste
en démêlant le fil de l’écheveau embrouillé
tout un enchevêtrement d’images chacune avec son
arôme celles des songes ne sont plus allumées
s’organisent par groupes souvent en conflit
et dire qu’ils ne peuvent pas se passer
l’un de l’autre, du reste on le sait
les faibles vont vers les faibles
de forts il n’y en a pas et pourtant les cuirasses
sembleraient du meilleur alliage
mais il ne faut pas croire que l’herméneutique
soit déformation c’est un contresens
étant donné que l’œuvre n’est pas forme mais tension
on dit l’interprétation est d’autant plus authentique qu’elle
évite de se livrer à la distorsion
demande pourquoi l’œuvre devrait devenir part
de notre présent
je ne sais mais il est clair dès cet instant
que l’amour infini pour la langue
je le revendique, le droit d’affirmer
en pleine science et conscience
est la première étape d’un parcours
florebat olim
rayonnant
en mille directions
qu’adviendra-t-il du cerisier ?
[Inédit en volume]
........................... . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . . .. . . . . . . . . . .. . . . .© les auteurs et CIRCE _________________________Pepe-transduction
dans la nell’umidore moiteur cr/iss/occhiant/esi a/à ogni chaque girata mouvement
il sembr/l/ava/ait parlasse/er nel dans son so/mmeilnno
vomissement/o ru/ots/ti accès/essi de/i fol’amor alors qu’i/invece/l cont/compta/
le/s pe/oire/s rac/cueilli/olte/s da/ par/le/s fi/lle/glie/s di/un qua/trième/to le/it/to le/s tramut/
(transcr. J.Ch. Vegliante)
2 commentaires:
Excellent... On trouve quelque part le texte italien ?
Merci, "Anonyme". Vous avez raison, il était difficile à trouver (sauf le début, présent dans notre exercice de "Trasduction"); voyez à présent le lien. C'est fait.
Bien cordialement,
CIRCE
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